jeudi 30 avril 2009

Journée de mobilisation conjointe dans les universités et les hôpitaux

Journée de mobilisation conjointe dans les universités et les hôpitaux, Le Monde, 28 avril 2009

Le monde universitaire, les médecins et autres personnels des hôpitaux sont appelés à une journée d'action, mardi 28 avril 2009, afin de protester contre les réformes gouvernementales dans l'enseignement supérieur et la santé.

Les enseignants-chercheurs, mobilisés depuis début février 2009 contre le décret sur leur statut et la réforme de la formation, organisent leur 11e journée de manifestation en treize semaines de conflit, à l'appel d'une intersyndicale FSU-CGT-Solidaires, Sauvons l'université, Sauvons la recherche et UNEF, ainsi que la Coordination nationale des universités.

Cette journée coïncide avec celle choisie par les personnels des hôpitaux parisiens, y compris des chefs de service et professeurs, peu habitués à manifester, opposés au projet de loi Bachelot sur l'hôpital.

Comme le souligne l'une des responsables du Snesup-FSU, Michelle Lauton, dans Les Echos du 28 avril 2009: "Nous sommes confrontés aux mêmes attaques contre le service public, et les CHU parisiens intégrés aux universités seront concernés par la réforme hospitalière."

A Paris, les médecins, qui doivent quitter à 11 heures la tour Montparnasse, seront rejoints au niveau du métro Port-Royal par les universitaires – partis, eux, de Jussieu. Tous se dirigeront vers le Sénat, où doit commencer le 11 mai l'examen du projet de loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST).

APPEL À LA GRÈVE DANS LES HÔPITAUX

Chez les hospitaliers, la manifestation se double d'un appel à la grève. Le Mouvement de défense de l'hôpital public, lancé par des médecins de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et soutenu par les syndicats hospitaliers, invite notamment à reporter les activités programmées et non urgentes. Des actions pourraient aussi avoir lieu en province. A Lille, des médecins ont décidé de "ne plus participer aux activités administratives" depuis lundi. Même initiative aux Hospices civils de Lyon, tandis que la communauté médicale de Caen envisage de former mardi une "chaîne humaine hospitalière autour du CHU".

Les personnels hospitaliers reprochent au projet HPST de "caler l'hôpital sur l'entreprise" en renforçant un directeur qui "pourra n'avoir aucune compétence médicale", et estiment qu'il "organise des suppressions massives et injustifiées d'emplois d'infirmiers et d'aides-soignants".

La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, et le gouvernement assurent que le projet a été mal compris et cherchent désormais à rassurer. Le président du groupe UMP à l'Assemblée, qui a favorisé l'adoption du texte, a plaidé lundi pour une application fine en estimant qu'il faudrait insister sur la formation des directeurs d'hôpitaux afin qu'ils "intègrent la dimension médicale". De son côté, Roselyne Bachelot a estimé qu'elle avait l'appui de nombreuses personnalités du monde de l'hôpital. "Les médecins craignent de ne pas être écoutés, je veux les rassurer", a-t-elle déclaré.