jeudi 26 mars 2009

Hôpital, mandarins ou pédégés?

Hôpital, mandarins ou pédégés? , Eric Favereau, 26 mars 2009

Un moment peu banal. Mercredi soir, dans un amphi de la Fac de médecine, à Paris, une bonne partie des grands noms de la médecine hospitalière parisienne se sont retrouvés. Tous unanimes pour dénoncer la nouvelle loi sur l’hôpital, en particulier le volet concernant la nouvelle gouvernance. Celle ci, comme on le sait, vient d’être votée par les députés, et va être débattue prochainement au Sénat.

Il y a, ce soir là, l’élégant professeur Olivier Lyon-Caen avec son éternel nœud papillon qui dirige la neurologie à la Pitié, ou le professeur Loïc Capron, ou encore le distingué diabétologue André Grimaldi, le très habile Pierre Coriat, voire le militant Jean Claude Roujeau, bien d’autres encore. Plus de 200 personnes. Et en regardant tant d’intelligences réunis, on se dit qu’à coup sûr cette Assemblée générale va être d’un haut niveau. Patatras. Cela part dans tous les sens, se téléscopent des phrases définitives, et au final cela ressemble à une cacophonie.

Pourtant, le malaise de ces médecins est absolu, leur désarroi réel devant cette réforme qui donne «tout pouvoir au directeur», et «démédicalise» bon nombre de décisions. Mais voilà, tout se mélange dans un fatras de positions qui laisse perplexe. Il y a l’organisateur en chef, Bernard Granger, psychiatre à Cochin, qui tient des propos brutaux: « Nous ne sommes plus à l’époque de la négociation, mais de la confrontation….Nous sommes face à une dérive totalitaire. C’est un système dictatorial, sans contre pouvoir, c’est la négation de notre raison d’être». Tous disent se retrouver pour défendre le maintien du service, «comme lieu central de l’hôpital». Mais pour le reste? Le professeur Lyon-Caen recentre le débat: «Ce mouvement de contestation ne peut que se concevoir s’il reste centré sur l’hôpital». Et d’insister: «Il faut que tout le personne le de l’hôpital s’y retrouve, et nous devons bannir tout le vocabulaire qui pourrait mettre en scéne notre propre corporatisme».

Juste avant, le représentant du syndicat des chefs de clinique, a montré l’hétérogénéité du mouvement, en insistant sur le développement du secteur 2 pour les futurs spéciliastes de ville. Une revendication qui peut apparaître comme particulièrement déplacée dans un pays où chaque jour il y a prés de 3000 chômeurs de plus.

André Grimaldi, maintenant. Diabétologue, il est à l’origine de nombreuses pétitions. Bon orateur, il tente de recadrer le déversoir des dernières interventions: «Celui qui veut un et un seul pouvoir à l’hopital, c’est le président de la République. Dans ces conditions, il faut se préparer à un rapport de forces difficiles» Puis: «Nous devons choisir nos mots…Le pouvoir du directeur est légimitme, le nôtre aussi. On ne va passer, sanx coup férir, de l’époque du mandarin à celui du pédégé, voilà ce qu’il faut nous combattre. Il nous faut construire un rapport de force à l’hôpital, et pour cela il faut que l’on soit capable de manifester médecins et non médecins, mais aussi avec les usagers de la santé». Le professeur André Grimaldi, ajoutant néanmoins: «Ne nous leurrons pas, à présent les associations de malades ont apporté un soutien, certes léger, mais un soutien à la nouvelle loi». Le professeur Pierre Coriat , personnage clé car il préside la CME de toute l’Assistance Publique, ne dit pas autre chose. Hier il avait été un soutien de cette nouvelle gouvernance, mais depuis le débat au parlement il a changé d'attitude, ayant eu le sentiment de s’être fait "grugé". En aparté, il lavoue que cela discute avec le ministère pour faire en sorte que le directeur n’ait plus les mains totalement libres pour nommer les chefs de pôle. Mais, mercredi soir, il reste catégorique: «Nous sommes opposés à la nouvelle gouvernance».

D’autres veulent aller plus loin. Et lancent l’idée d’une démissionne tous les chefs de pôle, voire la politique de la chaise vide. Une manifestation? «Attention à ne pas se retrouver à quelques centaines, car alors notre mobilisation serait fini». Un autre: «La seule chose qu’il faut faire, c’est une journée de grève totale. Le reste est incompréhensible». Puis pendant de longues minutes, ils discutent sur un texte commun. Cela redevient confus, parfois agressif, parfois bon enfan. Et lorsqu'en début de soirée tout le monde se sépare, on a bien sûr du mal à deviner vers où ce mouvement se destine, mais le ministére de la santé aurait tort de croire qu'il suffira de quelques arguties juridiques pour dissiper ce malaise.

Eric Favereau

mercredi 11 mars 2009

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- Six médecins de la Pitié-Salpêtrière renvoyés en correctionnelle, lepoint.fr, 12 mars 2009

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