lundi 23 février 2009

Viande et Cancer

Dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS), l’Institut National du Cancer publie un état des lieux des connaissances sur la nutrition et la prévention des cancers à destination des professionnels de santé. Cette brochure synthétise les recommandations issues des études internationales les plus récentes.

Les facteurs augmentant le risque de cancers

- Au premier rang des facteurs de risque, les boissons alcoolisées dont la consommation favorise certains cancers : bouche, pharynx et larynx, œsophage, côlon-rectum, sein et foie (de 9 à 168 % par verre consommé par jour, selon les localisations). Le risque augmente avec la quantité globale d’alcool absorbée et est significatif dès une consommation moyenne d’un verre par jour.

- Autre facteur, le surpoids et l’obésité. Aujourdhui en France, le surpoids touche 26 à 32 % de la population et l’obésité 8 à 17 % des adultes. 14 à 17,5 % des enfants présentent une surcharge pondérale. Un accroissement de la corpulence augmente le risque de plusieurs cancers (de 8 à 55 % selon les localisations) : œsophage, endomètre, rein, côlon-rectum, pancréas, sein (après la ménopause) et vésicule biliaire.

- Les viandes rouges et charcuteries augmentent le risque de cancer colorectal de 29 % par portion de 100 g de viandes rouges consommée par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuteries consommée par jour. En France, un quart de la population consomme au moins 500 g de viandes rouges par semaine, et plus d’un quart de la population au moins 50 g de charcuteries par jour.

- Sel et aliments salés : leur consommation augmente le risque de cancer de l’estomac. En France, deux tiers des hommes et un quart des femmes ont des apports en sel supérieurs à 8 g par jour.

- Compléments alimentaires à base de bêta-carotène : les études d’intervention montrent que chez les sujets exposés à des agents cancérogènes, tels que chez les fumeurs, la consommation au long cours de compléments à base de bêta-carotène à doses non-nutritionnelles (20 à 30 mg/jour, alors que les apports journaliers recommandés sont de 2,1 mg) augmente significativement le risque de cancer du poumon. Sauf cas particuliers de déficiences, et sous contrôle médical, la consommation de compléments alimentaires n’est donc pas recommandée. Il est conseillé de satisfaire les besoins nutritionnels par une alimentation équilibrée et diversifiée.

Les facteurs réduisant le risque de cancers :

- Activité physique : elle s’associe à une diminution du risque des cancers du côlon, du sein (après la ménopause) et de l’endomètre. Le risque de cancer du côlon diminue de 18 à 29 % selon le type d’activité ou son intensité. Il est donc recommandé de limiter les activités sédentaires et, pour les adultes, de pratiquer au moins 5 jours par semaine au minimum 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée (ex. : marche rapide) ou de pratiquer 3 jours par semaine 20 minutes d’activité physique d’intensité élevée (ex. : jogging).

- Fruits et légumes : leur consommation est associée à une réduction du risque de plusieurs cancers : bouche, pharynx, larynx, œsophage, estomac et poumon (pour les fruits seulement). On estime qu’en France, seuls 43 % de la population adulte consomment au moins 5 fruits et légumes par jour.

- Allaitement : en France, le pourcentage de mères qui allaitent leur enfant à la sortie de la maternité est passé de 53 % en 1998 à 63 % en 2003. Il est encore inférieur à celui d’autres pays européens : plus de 90 % dans les pays nordiques, 75 % en Italie. L’allaitement s’associe à une baisse du risque de cancer du sein chez la mère, avant et après la ménopause.

Références

- Institut national du cancer (INCA) (Fichier pdf)

- Prévenn Nutrition et Cancer

- Viande et cancer : une mise au point musclée

Quelques blogs

Environnement

- Planère de Guillaume Malaurie

L'ère des maladies complexes

Un post intéressant sur le blog de Guillaume Malaurie du nouvelobs.com

Références

-Le défi des épidémies modernes : Comment sauver la Sécu en changeant le système de santé (Broché), de André Cicolella

mardi 17 février 2009

Psychanalyse et sciences exactes

Références

- Autisme en France : à bas la science !, lemonde.fr, 16 février 2009

jeudi 12 février 2009

La réforme des CHU

Certains amendements sur la loi «Hopital, patient, santé, territoire» (loi HPST) ont trait à l'avenir des Centres hospitaliers universitaires.

Une commission, présidée par le professeur Marescaux, a été mise en place en janvier 2009 par le président de la République pour faire des propositions sur l'avenir des CHU. Elle est censée terminer son travail fin mars 2009. Si elle propose des mesures légistatives, l'idée du gouvernement est alors de les intégrer par le biais d'amendements lorsque la loi HPST arrivera en discussion au Sénat.


Références

- «La réforme des CHU va se faire par amendements» , Libération, 12 février 2009

mardi 10 février 2009

Factbook

- La France est le troisième pays de l'OCDE en matière de dépenses de santé, à quasi-égalité avec la Suisse et derrière les États-Unis, ce qui représente 10,9 % du PIB, soit 206,5 milliards en 2007, dont une grande part de dépenses d'assurance-maladie

lundi 9 février 2009

Loi HPST

Les députés vont examiner mardi 10 février 2009 le projet de loi "Hôpital, patients, santé, territoire" (HPST) de la ministre Roselyne Bachelot.

Thèmes

- accès aux soins
- déserts médicaux
- liberté d'installation des médecins
- hôpital et prévention

Déserts médicaux

Parmi les mesures qui font débat, l'instauration d'une "contribution forfaitaire" dont les médecins libéraux devront s'acquitter s'ils refusent d'aider leurs collègues des "déserts médicaux".

Le projet de loi HPST de Roselyne Bachelot propose que les médecins libéraux s'acquittent d'une "contribution forfaitaire" s'ils ne veulent pas pratiquer en zone déficitaire.

Jacques Domergue, député UMP et chirurgien, a déposé un amendement à cette loi qui préconise une véritable organisation des installations. Il s'agirait pour une autorité médicale, comme les Agences régionales de santé (ARS), de donner son avis sur chaque nouvelle installation dans une zone saturée.

Références

- Réforme de l'hôpital : les mesures du plan Bachelot, lepoint.fr, 10 février 2009

- Déserts médicaux: "Il faut organiser les installations de médecins", lexpress.fr, 9 février 2009 (Lien)

Un débat sur la loi HPST

- André Grimaldi et Gérard Vincent, délégué de la Fondation Hospitalère de France, sont les invité du 7/9 de France Inter (9 février 2009)



- Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé, Nicolas Demorand dans le 7/10 de France Inter (22 octobre 2008)

lundi 2 février 2009

La rémunération des médecins



Une enquête de l'Inspection générale des affaires sociales rendu public ce jour souligne des écarts flagrants dans le public et le privé et dénonce l'opacité du système de rémunération.

En moyenne, la rémunération des praticiens hospitaliers et libéraux se situe « dans une situation intermédiaire » au sein de 13 pays de l'OCDE étudiés. Au total, leur rémunération a augmenté d'environ 7% entre 2002 et 2006.

Les écarts de rémunération vont « de un à cinq dans un centre hospitalier général » et même de « un à dix » dans un CHU.

Un spécialiste en anesthésie ou réanimation touchait ainsi en moyenne un salaire annuel brut de 105 473 euros, contre 74.517 euros pour un gérontologue.

Pour les praticiens libéraux : un radiologiste est payé en moyenne 167.687 euros, et même 273.002 euros pour les 10% les mieux payés, tandis qu'une dermatologue devra se « contenter » de 72.842€ en moyenne, voire 29 911€ pour les moins rémunérés.

Les médecins qui pratiquent de nombreux actes techniques, telles les radiologues, sont mieux payés que les spécialités cliniques payées à la consultation.

Les dépassements d'honoraires comptent pour 31% de la somme totale en chirurgie.

Certains médecins tirent une part très importante de leurs revenus d'activités extérieures. Le rapport recense ainsi les activités d'expertise (judiciaire ou d'assurance) ou encore le rôle de consultants pour les laboratoires pharmaceutiques.

L'IGAS suggère notamment de baser les rémunérations sur l'activité médicale (le temps passé au service des patients) et ses résultats.


Références

- Opération vérité sur la rémunération des médecins hospitaliers et libéraux, Les Échos, 2 février 2008

- Un rapport pointe de fortes inégalités dans la rémunération des médecins, Le Monde, 2 février 2009

- Ce que gagnent les médecins en France, le Figaro, 2 février 2009