mardi 12 mai 2009

Le Sénat examine le texte sur la réforme de l'hôpital

Le Sénat examine le texte sur la réforme de l'hôpital, le Monde, 12 mai 2009

Le sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin a estimé, mardi 12 mai, que le discours, lundi, de Nicolas Sarkozy sur la réforme de l'hôpital allait "dans le bons sens". "On était quelque peu dans une impasse et le président a redressé la barre", a estimé le sénateur de la Vienne, qui avait ces dernières semaines jugé le projet de loi "trop confus".

Alors que le Sénat examine à partir de mardi après-midi le projet de loi Bachelot, l'ancien premier ministre met cependant en garde le gouvernement. "Si le gouvernement accepte les amendements qui ont été préparés au Sénat par le rapporteur Alain Milon, il est clair que nous voterons le texte", a-t-il indiqué, alors que pas moins de 1 163 amendements ont été déposés sur ce texte par les sénateurs de droite comme de gauche. "Encore faut-il que le gouvernement accepte nos amendements, parce que nous avons profondément modifié le texte qui était sorti de l'Assemblée nationale."

74 % DES FRANÇAIS SOUTIENNENT LES PERSONNELS HOSPITALIERS

Les trois quarts des Français soutiennent les personnels hospitaliers dans leur opposition à la loi "Hôpital, patients, santé, territoires", selon un sondage pour Les Echos et France Info, mardi.

Selon cette enquête, 74 % des sondés estiment que "les personnels hospitaliers ont raison de s'opposer à cette loi car elle risque de privilégier la logique comptable au détriment de la logique de santé".

Déjà adopté par l'Assemblée nationale, le projet de loi a suscité de nombreuses critiques dans le monde médical, centrées autour de la nomination d'un directeur général gestionnaire, jugé tout puissant, pour chaque établissement.

Après avoir insisté pour que le directeur d'hôpital soit un véritable patron, Nicolas Sarkozy a accepté, lundi, que les directeurs d'hôpitaux partagent leurs décisions avec des personnalités médicales, répondant ainsi à l'un des principaux sujets de mécontentement des blouses blanches. Le chef de l'Etat a annoncé qu'il demanderait au gouvernement de déposer des amendements au projet de loi en ce sens.

Une décision qui, pour les ténors de l'UMP, n'est pas un recul mais un rééquilibrage de la réforme. "Quand vous avez un malaise comme il y avait dans la communauté médicale, qui disait : 'On veut aussi participer à la gouvernance, on ne veut pas être écarté de la gouvernance', vous n'allez pas répondre à cette communauté médicale : 'Tu ne t'en occupes pas, ça ne t'intéresse pas'", a déclaré le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre.

Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a de son côté jugé que "c'est le débat parlementaire". "Le débat parlementaire fait partie d'une écoute des différents acteurs et des différentes parties", a-t-il dit sur RMC, jugeant qu'on ne peut pas "reprocher au gouvernement d'être trop raide". Le Parti socialiste s'est, lui, félicité de l'annonce du président de la République et a salué la "première victoire de la communauté hospitalière" par la voix de Jean-Marie Le Guen.