Le Monde, 28 septembnre 2010
Le gouvernement doit lever le voile mardi sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011, confrontée à des déficits historiques.
Evalué à près de 27 milliards d'euros avant l'été, le déficit 2010 du régime général devrait finalement être un peu moins lourd, grâce à une embellie de l'emploi, mais il n'en atteindra pas moins un niveau record.
Selon Les Echos mardi, le déficit du régime général sera de 23 milliards d'euros, la réforme des retraites permettant tout juste de stabiliser le déficit de la branche vieillesse.
La commission des comptes de la Sécurité sociale doit surtout livrer mardi une première prévision pour 2011, qui sera rapidement corrigée dans la journée par le gouvernement, pour tenir compte des mesures du PLFSS.
"Notre objectif pour l'année prochaine, c'est de garrotter l'hémorragie et d'être en dessous si possible du niveau" de 2010, a confié dimanche le ministre du budget, François Baroin. Le volet vieillesse du budget a déjà été largement présenté dans le cadre de la réforme des retraites.
Pour l'assurance-maladie, la prévision de déficit présentée à la commission des comptes de la Sécurité sociale sera légèrement inférieure à 12 milliards d'euros, précise le quotidien économique.
Le gouvernement a fixé un taux ambitieux d'évolution des dépenses d'assurance-maladie, à + 2,9 %, alors que le rythme annuel ces dernières années s'était établi entre + 3 % et + 4 %. Mais il n'a pas encore dévoilé les mesures qui permettront d'y parvenir.
Les Echos ont fait état d'un plan d'économies de 2,5 milliards d'euros dans les tuyaux pour l'assurance-maladie, une information ni confirmée ni démentie.
Selon Les Echos et Le Figaro, une seule mesure importante a été abandonnée dans la dernière ligne droite : l'idée d'augmenter légèrement (de 0,5 point) le ticket modérateur qui reste à la charge des assurés pour les consultations de médecins, les analyses médicales ou les séances de kinésithérapie.
Les assurés seront tout de même mis à contribution : les médicaments, dont le service médical est considéré comme modéré (vignettes bleues), devraient voir leur taux de remboursement passer de 35 % à 30 %.
Associations de patients et syndicats de salariés ont déjà vivement protesté. De leur côté, les mutuelles santé, qui complètent les remboursements de l'assurance-maladie, ont déjà prévenu que de telles mesures conduiraient à une hausse de leurs tarifs.