Sarkozy veut une solution rapide sur les honoraires des médecins, Reuters, 4 juin 2009
Nicolas Sarkozy a annoncé que le gouvernement pourrait se saisir rapidement de la question des dépassements d'honoraires médicaux, faute d'un accord sur la question entre les médecins et l'assurance maladie.
"Je constate que les partenaires conventionnels ne sont pas parvenus à un accord sur le sujet", a-t-il dit dans un discours prononcé devant le 39e congrès de la Mutualité française.
"Le législateur doit-il reprendre la main ? Je demande au gouvernement de s'y préparer", a-t-il dit, en ajoutant qu'une décision serait prise "dans les toutes prochaines semaines".
Pour Nicolas Sarkozy, le problème des dépassements d'honoraires doit être circonscrit aux chirurgiens, anesthésistes et gynécologues-obstétriciens, le chef de l'Etat déplorant que leur importance dans les cliniques incite "certains de nos concitoyens à renoncer aux soins, ce qui n'est pas acceptable".
Les discussions actuelles portent sur la création d'un nouveau secteur dit "optionnel" qui encadrerait les dépassements d'honoraires autorisés aujourd'hui dans le secteur conventionnel 2, en y associant des "objectifs de qualité" qui permettraient aussi de meilleurs remboursements.
"Cela fait des années que le sujet des dépassements d'honoraires est sur la table. Il est temps de le traiter", a encore dit le chef de l'Etat à Bordeaux en soulignant qu'il ne voulait pas "d'un système à l'américaine, qui exclut de la couverture des frais de santé 15% de la population".
VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE
Le gouvernement a provoqué l'ire du mouvement mutualiste en instaurant cette année une nouvelle taxe sur leur activité.
Le président de la Mutualité française n'a pas manqué de le rappeler en accueillant Nicolas Sarkozy tout en ayant pris soin d'inviter la salle, avant son arrivée, à ne pas manifester et à "respecter les valeurs de la République".
Le chef de l'Etat s'est fait applaudir quand il a évoqué les dépassements d'honoraires en notant que les positions du gouvernement et de la Mutualité française étaient aujourd'hui proches sur le sujet.
Il a dit en outre souhaiter que le gouvernement étudie "de façon approfondie" les propositions du mouvement mutualiste, qui assure la couverture d'assurance complémentaire santé de près de 38 millions de personnes, en matière de rationalisation de la prise en charge des maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires, cancer, diabète, psychiatrie).
Celles-ci sont prises en charge à 100% par l'assurance maladie et représentent près de deux tiers de ses remboursements, ce qui a amené le gouvernement à instaurer la nouvelle taxe sur les mutuelles en estimant qu'elles devraient partager ce fardeau.
Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse