Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 15/11/2009
A Bordeaux, Toulouse, Nantes, Reims ou encore Clermont-Ferrand, des cliniques privées n'accouchent plus. Les gynécologues protestent: ils veulent que la loi les couvre plus longtemps en cas d'accident médical. Le gouvernement répond par des réquisitions.
Les gynécologues libéraux exigeant que la loi les couvre au-delà de dix ans en cas d'accident médical devaient poursuivre aujourd'hui leur grève des accouchements dans les maternités privées où le gouvernement a procédé à des réquisitions samedi.
"Les compagnies d'assurance ne sont pas en mesure d'assurer tous nos actes et veulent limiter la couverture (en cas d'accident) à 10 ans après l'arrêt de notre activité", alors que des plaintes peuvent être "déposées jusqu'à 28 ans après un accouchement", a expliqué la gynécologue Marie Mas Calvet.
"Le mouvement continue dimanche car il n'y a toujours pas de solution trouvée", a dle docteur Jean Marty, secrétaire général du syndicat national des gynécologues-obstétriciens libéraux (Syngof) qui a lancé le mouvement. "Le phénomène s'étend et des villes comme Marseille et Strasbourg seront touchées dimanche", a-t-il ajouté.
La grève lancée samedi à 8H00 a touché Bordeaux, Toulouse, Nantes, Reims, Clermont-Ferrand, Avignon, Albi et Montauban, selon le Syngof.
"Le gouvernement en est encore à réfléchir à une nouvelle formulation des amendements, car il n'est pas question que notre protection ne soit pas assurée par la loi", a précisé M. Marty.
Les préfets réquisitionnent des médecins
Les sénateurs en débattront à nouveau dimanche à 17 heures 30, dans le cadre de l'examen du projet de budget de la Sécu (PLFSS) pour 2010, a-t-il ajouté.
Le ministère de la Santé a demandé samedi aux préfets de réquisitionner les médecins et assurait en fin d'après-midi que seulement sept cliniques étaient touchées, dont celle du Vert-Galant, à Tremblay en France (Seine-Saint-Denis).
"La priorité est la sécurité des mamans. Les préfets ont reçu des instructions", pour les orienter vers les hôpitaux publics et "réquisitionner les médecins", a indiqué une porte-parole.
Le mouvement "n'est pas très suivi, il n'y a pas de problème sanitaire à gérer", avait tempéré, dans l'après-midi, Lamine Gharbi, président de la fédération de l'hospitalisation privée FHP-MCO, rassemblant les 720 cliniques privées de l'hexagone qui réalisent 30% des accouchements en France.