jeudi 11 mars 2010

Les généralistes, infirmières et puéricultrices se mettent en grève

Le Point, 11 mars 2010

Journée d'action jeudi pour les médecins généralistes, les infirmières et les professionnels de la petite enfance. Des crèches et des cabinets médicaux devraient être fermés jeudi en France. Tour d'horizon de la grogne.

Médecins généralistes

Ils ferment leur cabinet pour réclamer davantage de moyens. Les syndicats de la profession, MG France, Union généraliste, Union collégiale et SNJMG (jeunes généralistes), dénoncent le manque de reconnaissance des médecins généralistes par rapport aux spécialistes, dont le prix de la consultation est plus élevé.

Ils s'en prennent également à la pression de la Sécurité sociale pour limiter les dépenses.

Un communiqué de MG France, premier syndicat, souligne : "L'État, par le fait qu'il n'applique pas les lois qu'il a fait voter, et l'assurance-maladie, par les mesures discriminantes et vexatoires qu'elle applique avec zèle à l'encontre des généralistes, créent les conditions d'une France sans médecins généralistes. Si rien ne change, à l'horizon 2025, il y aura moins de 23.000 généralistes en cabinets, contre 56.000 aujourd'hui."

Le texte fait notamment référence à "la spécialité de médecine générale" prévue par la loi qui ne s'est pas concrétisée par une augmentation des tarifs.

Infirmières

Six syndicats d'infirmières appellent à une journée de grève avec rassemblement à Paris pour la reconnaissance de leur niveau de qualification et de la pénibilité de leur travail, alors que le gouvernement envisage de repousser l'âge minimal de départ à la retraite des infirmières salariées de 55 à 60 ans.

Selon un projet de réforme en préparation, l'ensemble des futures infirmières qui ont commencé leurs études après 2008 seront mieux rémunérées, mais elles ne pourront partir à la retraite qu'à partir de 60 ans.

Professionnels de la petite enfance

Les crèches devraient fermer leur porte en raison d'un mouvement de grève nationale des professionnels de la petite enfance, opposés à un assouplissement des règles d'accueil préparé par le gouvernement.

Des préavis de grève ont été déposés par les fédérations CGT, CFDT, Unsa et FSU et une trentaine de rassemblements et manifestations sont prévus dans toute la France, selon le collectif de professionnels baptisé "Pas de bébé à la consigne", en guerre depuis près d'un an contre un futur décret.

Le texte, qui devrait, selon la secrétaire d'État à la Famille, Nadine Morano, être publié "dans les trois mois", prévoit notamment des possibilités d'accueils supplémentaires dans les établissements, mais abaisse de 50 à 40 % le taux minimal de personnel "très qualifié" (éducateurs de jeunes enfants, auxiliaires de puériculture...) obligatoirement présent, augmentant, du même coup, le nombre de personnels moins qualifiés, comme les titulaires de CAP petite enfance.