mardi 12 octobre 2010

L'Europe se ligue contre les cancers rares

Le Figaro, 12 octobre 2010

Le Figaro se penche sur les « oubliés de la cancérologie » : « Les patients atteints d'un cancer rare souffrent souvent d'un diagnostic tardif. Ils peinent à accéder à des centres de prise en charge spécialisés. Sans compter les difficultés pour participer à des essais cliniques, bénéficier d'innovations thérapeutiques… ».

Le journal indique que « face à ces injustices, des représentants de malades, médecins, chercheurs, sociétés savantes, institutions et laboratoires pharmaceutiques se sont unis pour mener une bataille à l'échelle européenne. Les actions de ce consortium, nommé European Action Against Rare Cancers, ont été présentées la semaine dernière au congrès annuel de la Société européenne d'oncologie médicale (ESMO) qui se tenait à Milan (Italie) ».

Le Figaro note que « pour le consortium européen, l'objectif consiste désormais à trouver des partenaires et à mettre en musique 39 recommandations adoptées l'an dernier ».

Le Pr Paolo Casali, cancérologue à Milan, a ainsi déclaré qu’« il y a trois grandes priorités : adapter les essais cliniques, organiser la prise en charge des malades et permettre à ces derniers d'accéder aux nouveaux traitements ».
De son côté, Kathy Olivier, de l'Alliance internationale contre les tumeurs cérébrales, remarque : « Il est difficile de réaliser ce que vit une personne atteinte d'un cancer rare. Même dans les pays riches, ces malades ont parfois l'impression qu'on les laisse tomber. […] Nous avons désespérément besoin d'essais cliniques pour les cancers rares en Europe, c'est crucial ».

Le Figaro relève que « le problème, pour les chercheurs, est que les méthodologies habituelles sont inapplicables ». Le Pr Jean-Yves Blay, oncologue au centre Léon Bérard de Lyon et président de l'European Organisation for Research and Treatment of Cancer, indique qu’« il est difficile de réunir un grand nombre de patients et de monter des études randomisées. Et même quand on y parvient, les autorités sanitaires ne sont pas nécessairement convaincues ».

Le quotidien conclut cependant que « s'il reste beaucoup à faire pour améliorer la prise en charge de ces malades, la France n'est pas à la traîne. Dans le cadre du plan cancer, la prise en charge de huit cancers rares (dont les sarcomes et des tumeurs endocriniennes) est en train de s'organiser autour de centres de référence nationaux et régionaux ».